Le programme des classes préparatoires H.E.C. est pour l’année 2012-2013 : le plaisir.

Cette notion ne figure pas dans le programme de philosophie des terminales. Il faut donc explorer des horizons un peu différents de ceux que vous avez déjà visités aussi bien en classe de terminale qu’en première année de classe préparatoire. Néanmoins, la notion, figurant dans toutes les séries du baccalauréat, qui se rapproche le plus de celle de plaisir, est celle de bonheur. Bien entendu, au sens fort, plaisir n’est pas bonheur. Comme on peut le lire dans certains forums, certains expriment leur plaisir ou déplaisir à travailler durant un an sur cette notion ; il ne leur viendrait pas à l’esprit (sauf s’il est un peu relâché en fin d’année) de parler de bonheur ou de malheur. C’est qu’il existe une différence de nature entre les deux : un an de plaisir (ou de déplaisir) à explorer cette notion ne peut être équivalent à l’éternité du bonheur, pris au sens fort. Cependant, on parle souvent de plaisir esthétique comme équivalent du bonheur esthétique … Ainsi, comme pour toutes les notions au programme, le candidat devra constamment jouer sur les différents usages (forts ou larges) de cette notion selon les sujets proposés.
Nous mettrons sur ce site des éléments d’analyse de la notion. Par exemple un texte de Kant sur les rapports entre plaisir et devoir.
Nous sommes en train de mettre un article sur les rapports du plaisir et du temps à partir du livre « Théorème vivant », du mathématicien Cédric Villani qui vient de paraître.
Nous avons mis sur ce site une suite de petits articles sur les lieux communs, préjugés, banalités, à éviter sur la notion de plaisir. (voir ici ) ; le dernier n°7 est ici.

Enfin, nous avons commencé une réflexion sur la notion même de plaisir en prenant pour point de départ une tribune de deux comédiens François Berléand et Charles Berling qui protestent contre la taxe sur la bière qui risque, selon eux, de nous priver d’un plaisir célébré par Philippe Delerm. Le recours à la madeleine de Proust est-il le bienvenu ? L’expérience de Proust est-elle de même nature que celle de la première gorgée de bière ? Cette réflexion devrait permettre de dégager quelques conditions de possibilité de la notion de plaisir confondue trop souvent avec la joie et le bonheur (c’est ici). Mais dans la mesure où nous voulons montrer que le plaisir ressenti en buvant de la bière n’a rien à voir avec le bonheur qui envahit Proust lors de l’épisode de la madeleine, il est possible de lire déjà ici, ce qui porte sur la notion de bonheur intrinsèquement liée à celle de sentir prise au sens fort. Le plaisir pris à boire une première gorgée de bière n’a rien à voir avec le moment du bonheur de la madeleine proustienne.