Le plaisir : quelques erreurs et/ou lieux communs à éviter.(1)

L’épreuve de culture générale ne prend plus place dans un examen comme le baccalauréat mais dans un concours. Il s’agit donc d’obtenir une note qui permette de se distinguer (en mieux, si possible …) des autres candidats. Nous ne reviendrons pas ici sur les qualités essentielles exigées au concours dans la rédaction de la dissertation (lire ici ce que nous avons déjà expliqué).
Mais alors, comment écrire une dissertation qui permette de se différencier de façon positive des autres candidats ? La première réponse qui pourrait venir à l’esprit consiste à acquérir le plus de connaissances possibles sur la notion de plaisir. Mais s’il est vrai qu’il est impossible, en deuxième année, avec une seule notion au programme, de rédiger une dissertation acceptable sans aucune connaissance sur celle-ci, l’inverse, à savoir, être parvenu, par un labeur acharné et douloureux (ce qui est paradoxal quand on travaille sur le plaisir) à saturer son esprit d’un savoir encyclopédique, ne garantit en rien l’obtention d’une note correcte. Relisez ici les impératifs à suivre pour faire un devoir acceptable.

Il en est de la bonne dissertation comme de la tentative de définir Dieu ! Les philosophes ne pouvant donner les caractéristiques positives de Dieu en sont venus à tenter de le définir négativement, en énonçant ce qu’il n’est pas (ce que l’on nomme apophatisme) :
ne jamais accepter comme allant de soi l’intitulé proposé (cela ne signifie pas que j’aie le droit de me fabriquer un intitulé qui me convient mieux pour traiter un autre sujet!)
ne jamais se dire que l’on comprend l’intitulé. Il ne peut pas y avoir de compréhension immédiate et pertinente d’un énoncé de dissertation philosophique !
– ne jamais se dire : « ce sujet, je l’ai déjà fait en cours d’année » : c’est le danger d’une non-lecture du sujet et d’un hors-sujet doublé d’une récitation. Tous les enseignants savent que, paradoxalement, pour une classe donnée, les notes moyennes obtenues sont supérieures pour un sujet qui déroute les candidats et les oblige à réfléchir par rapport à un sujet qu’ils ont « traité » au cours de l’année ! Dans le deuxième cas, l’élève ne pense qu’à une chose, à savoir, se souvenir du corrigé, et ne lit pas mais fantasme l’intitulé (richesse de l’imagination, pauvreté de la copie).
ne pas croire que le jour du concours on pourra réciter son cours, aussi riche et profond qu’il soit. Certes, on pourra gagner quelques points par rapport à une copie médiocre mais on ne peut pas espérer, par la seule récitation de ses connaissances, obtenir la moyenne

Le savoir est une condition nécessaire, mais pas suffisante, pour faire un devoir de philosophie. Il est trop souvent, malheureusement, l’occasion d’un développement hors-sujet car celui qui « sait » ne prend pas la peine de lire LE sujet qui lui est posé ….

Moralité : « tous au savoir » mais non pour réciter bêtement mais pour développer son intelligence devant les sujets proposés. Et le plaisir que l’on prend à rédiger un devoir en se battant avec ses présupposés, ses enjeux, est nettement supérieur au plaisir simple de la récitation. Et il est redoublé par le plaisir d’obtenir une note très satisfaisante, non équivalent au déplaisir ressenti par le simple récitant découvrant sa faible note … (la suite ici)