(ce qui précède est ici)

Nous continuons notre divertissement non-philosophique en prenant pour prétexte, comme on l’a fait à propos de la taxe sur la bière, les déclarations obscènes faites à un hebdomadaire, le Nouvel Observateur, qui s’est par là déshonoré, d’une « philosophe » contemporaine Marcela Iacub dont la seule valeur est d’être parvenue à coucher avec un homme très connu afin d’essayer d’en tirer une petite notoriété. Mais nous essaierons d’apporter à propos des épicuriens quelques compléments sur leur philosophie du plaisir.

Nous profitons de ces vacances pour décrire l’exploit indépassable d’une « philosophe », Marcela Iacub transformée en une sorte de Circé qui, dans des temps plus homériques, avait été capable de transformer les compagnons d’Ulysse en pourceaux. Mais alors que l’union de Circé et d’Ulysse avait produit un être humain, dans son Odyssée stérile, notre Marcela reste seule avec sa chienne Lola (lol) préférée aux humains, et se croit obligée d’écrire un livre cucul-la-praline à la lecture inutile, dans lequel, renouant avec le sens originaire de métaphore (pherô = porter et meta = d’un lieu à un autre), elle trans-porte l’homme libertin recherchant une accumulation indéfinie de plaisirs de nature sexuelle, dans le milieu porcin, créant ainsi un nouveau concept, celui de métaporc. Mais cette Circé est une empoisonneuse car elle pervertit tout ce qu’elle touche : l’homme en animal (et vice-versa), la liberté en aliénation, la raison en déraison, l’intime en public, le plaisir en déplaisir, le sens en non-sens, la vérité en mensonge (ou l’inverse ?) etc. Celle qui prétendait libérer l’homme, produit l’effet inverse, en faisant renaître la haine et le dégoût du corps, de la sexualité, de l’homme dans tous les sens du terme.

Tout porc a une âme qu’il faut respecter (La justice française).

Nous sommes partis d’une philosophe auto-proclamée « sainte », Marcela Iacub du CNRS qui, lassée d’écrire des livres sur le droit que peu de personnes lisaient (comme ce blog …), avait soudainement décidé de se détourner du droit chemin universitaire pour monter à l’assaut d’un économiste international. Et dans un but purement désintéressé, et comme en ces choses elle ne s’y entendait non plus qu’une truie en épices, elle s’était résignée à mener une vie de cochon pour se transformer en truie plongeant dans la souille avec le porc. Mais comment accéder au Saint Porc dont l’esprit, devant une femelle, ne se demandait jamais si c’est du lard ou du cochon ? En lui tirant un pied de cochon par la construction d’un véritable cheval de Troie (truie vient du bas latin troja et porcus troianus (porc farci de Troie) que l’on rapproche du cheval de Troie qui était farci de soldats comme la truie de petits) pour parvenir à se farcir ce verrat qui ne voyait jamais plus loin que le bout de sa truie (voir photo prise par un porc de paparazzi).

La rencontre des deux êtres (photo volée)

Une femme faite truie.

Et tout cela pour cochonner dans les deux ou trois sens du terme (mettre bas pour la truie, salir et faire salement) un livre dont la justice n’a pu reconnaître, à juste titre, ni la valeur littéraire et encore moins sa valeur taxonomique. Certes, il est vrai que les Anciens avaient coutume de réduire les porcs à leurs seules caractéristiques corporelles (« Il y a pourtant des bêtes qui ont en elles quelque chose de semblable à la vertu, comme les lions, les chiens, les chevaux, dans lesquels nous ne voyons pas seulement des mouvements corporels comme chez les pourceaux, mais de certains élans qui semblent partir de l’âme » Cicéron, De Finibus, V, 13-14.). Mais celui qu’elle classe, dans sa taxonomie délirante, parmi les porcs n’en a pas moins une âme qu’il ne convient pas, selon les juges français, de prostituer aux yeux de tous. Car notre « érudite » avait oublié, ce qui ne manque pas de sel, que certains Anciens, dans leur conception téléologique du cosmos, prêtaient non seulement une valeur alimentaire et sexuelle au porc mais aussi une âme : «Et le porc? Qu’est-ce autre chose qu’un aliment? Il a une âme, dit Chrysippe, pour l’empêcher de pourrir, elle tient lieu de sel et, parce qu’il est destiné à la nourriture de l’homme, la nature a voulu que cet animal fût exceptionnellement prolifique. » Cicéron, De Natura Deorum., II, 64.“

Cochons désormais salés car ayant perdu leur âme en perdant la vie…

La recherche du plaisir qui est en fait celle du bonheur.

Pour transformer un homme en porc, Marcela Iacub n‘a fait que recopier, tous les propos diffamatoires que les Anciens avaient adressé aux épicuriens pour mieux les critiquer. Il nous faut cependant préciser que cette littérature porcine était aussi trompeuse que la publicité actuelle en faveur de plats cuisinés garantis pur bœuf … Car Diogène Laerce, après avoir retranscrit les attaques que nous avons vues, nous rapporte aussi que les disciples d’Epicure dans le Jardin, suivaient « le régime de vie le plus frugal et le plus simple», se satisfaisant d’1/4 de litre vin par jour « mais, en général, ils buvaient de l’eau » (op. cit. p. 1245). Epicure « dit lui-même dans ses lettres qu’il a son content avec seulement de l’eau et du pain de froment, et il écrit : « Envoie-moi un pot de fromage, afin que je puisse, quand je le voudrai faire grande chère ». Et la Lettre à Ménécée répond clairement à toutes les allégations de ses adversaires : « Quand nous parlons du plaisir comme d’un but essentiel, nous ne parlons pas des plaisirs du noceur irrécupérable ou de celui qui a la jouissance pour résidence permanente – comme se l’imaginent certaines personnes peu au courant et réticentes, ou victimes d’une fausse interprétation – mais d’en arriver au stade où l’on ne souffre pas du corps et ou l’on n’est pas perturbé de l’âme. Car ni les beuveries, ni les festins continuels, ni les jeunes garçons ou les femmes dont on jouit, ni la délectation des poissons et de tout ce que peut porter une table fastueuse ne sont à la source de la vie heureuse : c’est ce qui fait la différence avec le raisonnement sobre, lucide, recherchant minutieusement les motifs sur lesquels fonder tout choix et tout rejet, et chassant les croyances à la faveur desquelles la plus grande confusion s’empare de l’âme.» Mais comme nous l’avons montré ailleurs (voir ici), la philosophie du plaisir d’Epicure est en fait une philosophie du bonheur. Car le sage épicurien, s’il existe puisqu’il s’agit plus d’une figure idéale qu’une réalité, est parvenu à faire disparaître en lui tout désir donc toute conscience d’un manque, donc le temps, au profit d’un état de totale satisfaction qui se nomme en toute rigueur, non pas plaisir, mais bonheur.

Apprêt d’un banquet pour Epicure

(à suivre ici)