Voici les sujets tombés dans les différentes séries existantes à Pondichéry pour le bac 2015.

Pour faciliter une révision active du baccalauréat philosophie, nous mettrons quelques problématisations des sujets tombés afin de permettre, à la fois, de mettre en place les conditions de possibilité (essence) de notions au programme et de faire comprendre comment on peut facilement mettre en place la fameuse problématique tant exigée et rarement trouvée !

Nous rappelons le conseil en or qui devrait vous permettre de ne jamais être démuni devant un sujet de philosophie : être en mesure de savoir les conditions de possibilité de quelques notions du programme. Pour ceux qui ne comprendraient pas, il suffit de se demander : quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour qu’il y ait bonheur, travail etc. Vous trouverez dans ce site la plupart des conditions de possibilité (essence) des notions. Vous trouverez ici, par exemple, les conditions de possibilité de la notion de travail et ici des applications sur des sujets problématisés. Vous pouvez vous aider en vous servant sur ce site de la fonction « rechercher ».

On remarquera que le concept de connaissance (que nous développerons) se trouve dans deux sujets tombés cette année.

Série ES :
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
1 La culture nous protège-t-elle contre la violence ?
2 N’y a-t-il de connaissance que scientifique ?
3 Expliquer le texte suivant:
Quand toutes les prérogatives de naissance et de fortune sont détruites, que toutes les professions sont ouvertes à tous, et qu’on peut parvenir de soi-même au sommet de chacune d’elles, une carrière immense et aisée semble s’ouvrir devant l’ambition des hommes, et ils se figurent volontiers qu’ils sont appelés à de grandes destinées. Mais c’est là une vue erronée que l’expérience corrige tous les jours. Cette même égalité qui permet à chaque citoyen de concevoir de vastes espérances rend tous les citoyens individuellement faibles. Elle limite de tous côtés leurs forces, en même temps qu’elle permet à leurs désirs de s’étendre. Non seulement ils sont impuissants par eux-mêmes, mais ils trouvent à chaque pas d’immenses obstacles qu’ils n’avaient point aperçus d’abord. Ils ont détruit les privilèges gênant de quelques-uns de leurs semblables ; ils rencontrent la concurrence de tous. La borne a changé de forme plutôt que de place. Lorsque les hommes sont à peu près semblables et suivent une même route, il est bien difficile qu’aucun d’entre eux marche vite et perce à travers la foule uniforme qui l’environne et le presse. Cette opposition constante qui règne entre les instincts que fait naître l’égalité et les moyens qu’elle fournit pour les satisfaire tourmente et fatigue les âmes.
TOCQUEVILLE,De la Démocratie en Amérique,1835.
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Série S

Sujet n°1
Sommes-nous des citoyens du monde ?

Sujet n°2
La connaissance peut-elle nuire au bonheur ? [nous allons mettre sur le site une problématisation de cet intitulé. En attendant, on peut lire ici la problématisation d’un sujet très proche de celui-ci : « Peut-on ne pas connaître son bonheur? » A la différence du sujet déjà tombé, on accorde que l’on soit dans l’état de bonheur et l’on demande si la distance avec ce qui est, qui constitue une condition de possibilité de la connaissance, peut venir perturber, altérer, l’état de satisfaction totale en intensité et en durée qu’est le bonheur au sens fort du terme.]

Sujet n°3
Expliquer le texte suivant :
La vanité de l’esprit humain l’écarte et le retarde dans sa marche. Il craint de
s’avilir (1) dans les détails. Méditer sur un brin d’herbe, raisonner sur une mouche :
manier le scalpel, disséquer des atomes, courir les champs pour trouver un caillou,
quelle gloire y a-t-il, dans ces occupations mécaniques ; mais surtout quel profit, au
prix de la peine ? Cette erreur prend sa source dans une autre qui part du même
orgueil, et c’est la persuasion, où l’on s’entretient, que la vérité est comme innée
dans notre entendement, qu’elle ne peut y entrer par les sens, qui servent plutôt à le
troubler qu’à l’éclairer. Cette prévention (2), ou plutôt cette aliénation de l’esprit, est
fomentée par les partisans mêmes des sens ; car en prétendant que nous recevons
toutes les vérités par ce canal, ils n’ont pas laissé (3) de perdre leur temps à la
spéculation, et d’abandonner l’histoire de la nature, pour suivre les écarts de
l’imagination.
L’entendement crée des êtres à sa façon, c’est-à-dire, des êtres imaginables.
Ses conceptions lui représentent la possibilité, et non pas l’existence des choses. De
là le règne des idées abstraites, ou le monde fantastique des intellectuels, tellement
accrédité par une espèce de superstition pour les choses outrées, que leurs rêves
sont devenus un délire général. Tel est l’abus de cette métaphysique qui, supposant
des images sans modèles, et des idées sans objet, fait de cet univers une illusion
perpétuelle, et comme un chaos de ténèbres palpables.
Le dégoût pour ce qu’on appelle les petites choses dans l’observation, est la
marque d’un esprit étroit, qui n’aperçoit pas l’ensemble des parties et l’unité des
principes. Tout ce qui entre dans l’essence des causes, est l’objet de la science de
l’homme ; car la science n’est elle-même que la connaissance des causes.
Francis BACON (1561-1626), Pensées et vues générale ou récapitulation.
1. Se rabaisser.
2. L’ensemble des préjugés qui faussent le jugement.
3. Ils ont perdu leur temps à la spéculation.
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que
l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont
il est question.

Séries techniques : [précisons que les sujets tombés en série technique, sauf le texte qui comporte des questions, pourraient se trouver dans toutes autres séries]

Le candidat traitera l’un des sujets suivants au choix.
Sujet 1 : L’erreur nous éloigne-t-elle nécessairement de la vérité ?
Sujet 2 : La maîtrise technique suffit-elle à définir l’artiste ?
Sujet 3 : L’homme qui n’est soumis à aucune entrave est libre, lui qui a toutes choses sous la main, à son gré. Mais celui que l’on peut entraver ou contraindre, à qui l’on peut faire obstacle, celui que l’on peut, malgré lui, jeter dans quelque difficulté, celui-là est esclave. Et quel est l’homme qui est affranchi de toute entrave ? Celui qui ne désire rien de ce qui lui est étranger. Et quelles choses nous sont étrangères ? Celles qu’il ne dépend de nous ni d’avoir, ni de n’avoir pas, ni d’avoir avec telles ou telles qualités, ou en telles conditions. Donc le corps nous est étranger, ses membres nous (1) sont étrangers, la fortune nous est étrangère. Si, par conséquent, tu t’attaches à quelqu’une de ces choses comme à un objet personnel, tu recevras le châtiment que mérite celui qui désire ce qui lui est étranger. Telle est la route qui conduit à la liberté ; la seule qui délivre de l’esclavage.

ÉPICTÈTE, Entretiens(vers 130 après J.C.)

(1) Désigne le destin et ses effets sur nous.

Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.
1.Dégagez la thèse du texte et montrez comment elle est établie.
2. a) Expliquer ce que signifie, dans ce texte, le terme « esclave ».
b) Pourquoi celui qui ne désire rien de ce qui lui est étranger est-il « affranchi de toute entrave » ?
c) Qu’est-ce qui justifie la proposition : « le corps nous est étranger, ses membres nous sont étrangers, la fortune nous est étrangère » ?
3.Être libre, est-ce ne désirer que ce qui dépend de nous
.