Ce qui est demandé lors d’une dissertation, c’est d’être philosophe à la façon de Socrate et de Platon ! Ces derniers posent comme condition de l’exercice philosophique authentique, une tentative (car ils n’y parviennent pas toujours!) de définition des notions sur lesquelles on discute. Cela revient à rechercher leur essence (ce qui fait qu’un être est ce qu’il est et non pas autre chose) ou, ce qui revient au même, leurs conditions de possibilité : quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour qu’il y ait art, travail, technique etc. Trop souvent, l’élève se contente d’une définition non-réfléchie des notions ou fait appel à un dictionnaire qui a le défaut de mettre en vrac des éléments sans vraiment penser ce qui constitue l’essence de la notion définie.
Tout élève devrait avoir réfléchi sur toutes les conditions de possibilité ou essences des notions qui figurent dans son programme. S’il le faisait, il pourrait appréhender l’épreuve de philosophie sans angoisse et en étant certain de trouver sans effort la problématique de n’importe quel sujet. Vous trouverez donc dans cette rubrique l’essence des notions philosophiques.

Le travail

Quelles sont donc les conditions de possibilité de travail ? ou quelle est l’essence du travail?

La condition majeure pour qu’il y ait travail, est la présence d‘une production qui peut être de nature matérielle et/ou intellectuelle.

– Mais toute production n’est pas du travail au sens fort du terme. D’ailleurs, on peut se demander, à la suite d’Aristote et de Marx, si l’abeille qui construit des alvéoles à la façon d’un architecte ou l’araignée qui tisse une toile à la manière d’un tisserand, travaille. La réponse est négative car l’activité de travail exige que la production soit pensée, réfléchie. En d’autres termes, avant de produire un objet quelconque, le travailleur doit avoir dans son esprit la forme qu’il veut imposer à la matière, ce qui suppose une pensée, une conscience, une raison.

– Avons-nous pour autant trouvé l’essence du travail, ce qui fait que nous avons affaire à du travail et non pas à un loisir ? Pas encore, car dans le loisir, nous pouvons avoir une production réfléchie alors que nous ne parlerons pas évidemment d’activité de travail. Il faut donc faire apparaître une troisième condition de possibilité du travail, à savoir, une contrainte. Il n’y a de travail que si l’activité productrice possède, à des degrés divers, une part de contrainte. Inversement si celle-ci disparaît, le travail disparaît.

On voit donc que pour qu’il y ait travail au sens fort du terme, il faut qu’apparaissent nécessairement les trois conditions de possibilité : production, pensée, contrainte.

Les erreurs de définition.

– L’erreur la plus fréquente dans la définition consiste à répondre en termes de finalité : « le travail sert à … », or la fonction du travail ne nous dit pas en quoi il consiste.
– De même la rémunération ne fait pas partie de l’essence du travail car il peut y avoir des situations dans lesquelles les hommes ont été forcés à travailler au sens fort du terme sans être rémunérés.
– Le travail de définition est le plus difficile qui soit et on peut en trouver la preuve en cherchant en vain dans la plupart des manuels ou dictionnaires, une définition correcte de ce concept !

Lien de ce travail de définition de la notions de travail avec une dissertation sur le travail :
sur ce site :
Que vaut l’opposition du travail manuel et du travail intellectuel ? Bac corrigés 2007
Que gagnons-nous à travailler?