Publication sponsorisée
Formation ChatGPT pour Entreprises : Démarquez-vous ! La maîtrise de ChatGPT est incontournable pour toute entreprise. Découvrez comment cette technologie transforme la communication, la productivité et l’innovation. Passez à l’action !  JeForme.com/ChatGPT-Pro

Expliquer le texte suivant :

Pour savoir ce qu’est une loi de la nature, il faut que nous ayons une connaissance de la nature, car ces lois sont exemptes d’erreur et ce sont seulement les représentations que nous en avons qui peuvent être fausses. La mesure de ces lois est en dehors de nous : notre connaissance n’y ajoute rien et ne les améliore pas. Il n’y a que la connaissance que nous en avons qui puisse s’accroître. La connaissance du droit est, par certains côtés, semblable à celle de la nature, mais, par d’autres côtés, elle ne l’est pas. Nous apprenons, en effet, à connaître les lois du droit telles qu’elles sont données. C’est plus ou moins de cette façon que le citoyen les connaît et le juriste qui étudie le droit positif [droit conventionnel instauré par les hommes] s’en tient, lui aussi, à ce qui est donné. Toutefois la différence consiste en ceci que, dans le cas des lois du droit, intervient l’esprit de réflexion et la diversité de ces lois suffit à nous rendre attentifs à ce fait que ces lois ne sont pas absolues. Les lois du droit sont quelque chose de posé, quelque chose qui provient de l’homme. La conviction intérieure peut entrer en conflit avec ces lois ou leur donner son adhésion. L’homme ne s’en tient pas à ce qui est donné dans l’existence, mais il affirme, au contraire, avoir en lui la mesure de ce qui est juste. Il peut sans doute être soumis à la nécessité et à la domination d’une autorité extérieure, mais il ne l’est pas comme dans le cas de la nécessité naturelle, car son intériorité lui dit toujours comment les choses doivent être, et c’est en lui-même qu’il trouve la confirmation ou la désapprobation de ce qui est en vigueur. Dans la nature, la vérité la plus haute est qu’il y a une loi ; cela ne vaut pas pour les lois du droit où il ne suffit pas qu’une loi existe pour être admise.

HEGEL, Principes de la philosophie du droit (1820).

Dans ce texte, Hegel oppose deux formes de loi et, par conséquent, deux types de rapport différents que les hommes ont avec ces lois. Ce texte est d’autant plus intéressant que de nouveaux crétins dont le plus bel exemplaire est un certain Donald Trump [bien sûr une telle expression employée pour vous réveiller de la simple paraphrase serait fort mal venue dans votre copie !!], en remettant en question toute idée de vrai ou de faux, nient toute différence entre les lois de la nature (par exemple la dérégulation objective du climat et son réchauffement dont Hegel nous dit que « les lois sont exemptes d’erreur« ) et les lois instaurées par l’homme (celles qui protègent ou non l’environnement qui relèvent de ce que Hegel qualifie du « droit positif« ). Et si l’on comprend ce texte de Hegel, la volonté politique instauratrice de lois civiles, qui prétend imposer à la nature une vérité qui ne dépend pas d’elle, apparaît dans toute son absurdité.

S’il le décidait (droit positif), la chute des corps (loi de la nature) n’aurait plus lieu sur terre !

Mais il existe encore aujourd’hui une position inverse concernant les rapports entre les lois ! Et ici la situation de Vincent Lambert plongé dans un état végétatif chronique pourrait servir de point de réflexion : c’est au nom d’un droit naturel, d’une loi naturelle venant cette fois de Dieu que les parents de Vincent Lambert s’opposent au droit positif qui autorise que la loi de la nature (celle qui ferait que l’organisme sans intervention de l’action culturelle médicale cesserait de fonctionner selon les lois universelles de la nature dont parle Hegel) accomplisse sa règle qui est la mort de tout organisme vivant. Rousseau avait fort bien noté l’absurdité et la contradiction de la position de ceux qui revendiquent un droit naturel divin qui fonderait toute existence humaine : si c’est Dieu qui fonde toute l’existence de l’homme, appeler le médecin en cas de la maladie est-ce un péché : « Obéissez aux puissances. Si cela veut dire, cédez à la force, le précepte est bon, mais superflu, je réponds qu’il ne sera jamais violé. Toute puissance vient de Dieu, je l’avoue; mais toute maladie en vient aussi. Est-ce à dire qu’il soit défendu d’appeler le médecin? »  La force du texte de Hegel est de montrer l’hétérogénéité totale de ces deux types de lois : lois de la nature et lois humaines. Il serait absurde de vouloir que l’une abolisse l’autre!

Dans la mesure où ce texte est fondé sur une opposition, le plus simple, pour éviter la paraphrase est de faire sur son brouillon un tableau des oppositions et le devoir est alors tout fait !

 

Lois de la nature

Lois positives ou droit positif

Vraies en soi, en elles-mêmes ; c’est la connaissance que nous en formons qui, en un temps donné, peut être vraie ou fausse ou approximative, Posées par l’homme ; de l’ordre du nomos ; visent le juste
Externes à l’homme Internes à l’homme
Absolues Relatives ; varient selon le temps, le lieu, les consciences, les sociétés
S’imposent à l’homme sans discussion possible Fruits d’une adhésion, d’un accord, d’un contrat, d’une institution
Nécessité naturelle Obligation consentie librement
données par la nature données mais par les hommes
universelles particulières