Série TL

 

Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :

 

Sujet n°1

 

Faut-il des connaissances pour apprécier une œuvre d’art ?

 

Sujet n°2

 

L’autorité de l’État s’oppose-t-elle à la liberté des individus ?

 

Sujet n°3

 

Expliquer le texte suivant:

« Concernant la partie des créatures qui est vivante, bien que dépourvue de raison, un traitement violent et en même temps cruel des animaux est […] intimement opposé au devoir de l’homme envers lui-même, parce qu’ainsi la sympathie à l’égard de leurs souffrances se trouve émoussée en l’homme et que cela affaiblit et peu à peu anéantit une disposition naturelle très profitable à la moralité dans la relation avec les autres hommes – quand bien même, dans ce qui est permis à l’homme, s’inscrit le fait de tuer rapidement (d’une manière qui évite de les torturer) les animaux, ou encore de les astreindre à un travail (ce à quoi, il est vrai, les hommes eux aussi doivent se soumettre), à condition simplement qu’il n’excède pas leurs forces ; à l’inverse, il faut avoir en horreur les expériences physiques qui les martyrisent pour le simple bénéfice de la spéculation, alors que, même sans elles, le but pourrait être atteint. Même la reconnaissance pour les services longtemps rendus par un vieux cheval ou un vieux chien (comme s’ils étaient des personnes de la maison) appartient indirectement aux devoirs de l’homme, à savoir au devoir conçu en considération de ces animaux, mais cette reconnaissance, envisagée directement, n’est jamais qu’un devoir de l’homme envers lui-même. »

KANT. Doctrine de la vertu, 1797.

La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Nous donnerons bientôt quelques pistes de problématisation de ces sujets. Nous trouvons le choix des sujets pour cette série particulièrement remarquable pour deux raisons : ils portent sur des domaines essentiels du programme qui ne peuvent avoir échappé à l’attention, il est vrai parfois distraite, des candidats ; leur formulation est simple sans piège inutile dans leur rédaction. Le seul danger que nous voyons réside dans le texte, plus précisément dans l’esprit de certains candidats face au texte, qui, dans son lien avec les débats actuels sur le statut des animaux, risque d’attirer larmes et protestations émotives qui ne peuvent remplacer analyse, raison et discussion philosophique …