Bac Pondichéry 2014 : sujets de philosophie pour la série ES.

1er sujet : La justice n’est-elle que pure convention ? 

2e sujet : La solitude est-elle sans valeur ? 

3e sujet : Expliquer le texte suivant

Éveiller l’âme : tel est, dit-on, le but final de l’art, tel est l’effet qu’il doit chercher à obtenir. C’est de cela que nous avons à nous occuper en premier lieu. En envisageant le but final de l’art sous ce dernier aspect, en nous demandant notamment quelle est l’action qu’il doit exercer, qu’il peut exercer et qu’il exerce effectivement, nous constatons aussitôt que le contenu de l’art comprend tout le contenu de l’âme et de l’esprit, que son but consiste à révéler à l’âme tout ce qu’elle recèle d’essentiel, de grand, de sublime, de respectable et de vrai. Il nous procure, d’une part, l’expérience de la vie réelle, il nous transporte dans des situations que notre expérience personnelle ne nous fait pas et ne nous fera peut-être jamais connaître, dans les expériences des personnes qu’il représente et, grâce à la part que nous prenons à ce qui arrive à ces personnes, nous devenons capables de ressentir plus profondément ce qui se passe en nous-mêmes. D’une façon générale, le but de l’art consiste à rendre accessible à l’intuition ce qui existe dans l’esprit humain, la vérité que l’homme abrite dans son esprit, ce qui remue la poitrine humaine et agite l’esprit humain.

HEGEL, Esthétique, 1835.

La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Nous donnerons dans quelques temps des analyses et problématisations de ces sujets. Se préparer à l’épreuve de philosophie ne consiste pas à « avaler » des corrigés tout faits mais à affiner sa façon de lire un sujet, de l’analyser, de le problématiser en décomposant (analysant) tous les éléments qui le constituent et qui, par leur rencontre, doivent faire surgir des questions qui deviendront autant de parties de son devoir.  Il faut comprendre qu’en philosophie, ce n’est pas la réponse qui constitue la qualité demandée mais la mise en question, l’interrogation que l’on dégage de la lecture de l’intitulé.

Exercice préparatoire : lisez le premier sujet « La justice n’est-elle que pure convention ? ». Chassez de votre esprit la première pensée idiote mais générale qui consiste à dire soit «j’ai fait l’impasse sur le cours sur la justice ; « je ne sais rien sur la justice » ; « j’ai bien révisé mon cours sur cette notion et je choisis ce sujet». Prenez l’article défini « la », confrontez-le à l’idée de « convention » et demandez-vous si cet article défini restera vraiment défini si nous avons à faire à une convention ?  Ne pourrez-vous pas faire surgir un paradoxe dans cet intitulé ?

Lisez le second sujet « La solitude est-elle sans valeur ? », un élève de la section ES rencontre tout au long de l’année le concept de valeur. Faut-il qu’il oublie cela quand il est confronté à un sujet de philosophie et qu’il quitte son domaine favori qu’est l’économie ? Si l’on prend au sérieux le concept de valeur, peut-on vraiment l’associer à celui de solitude pris au sens fort ? A suivre ….

Quant au texte que nous déconseillons toujours aux élèves qui ne visent pas une note médiocre entre 7 et 9, le texte de Hegel se prête admirablement à la paraphrase ….