Série ES

Les élèves de cette section n’ont pas été gâtés par le choix de leur sujet. A part le premier, les deux autres sujets n’ont pas leur place dans la section ES (nous n’écrivons pas qu’ils sont hors programme mais …). Le sujet n° 2 n’a pas vraiment d’intérêt et est trop difficile dans une section dont la philosophie ne représente pas l’essentiel de l’enseignement (sujet 2). Quant au texte, il est proprement infaisable et ne peut apparaître pour la quasi-totalité des élèves de cette section que comme un galimatias inexplicable. A croire que la commission de choix des sujets n’a tenu aucun compte de la spécificité des séries car les textes choisis cette année dans la section L et S sont beaucoup plus abordables et faisables. Ce qui est acceptable pour une série L ne l’est pas pour une série ES. Bien entendu, pas de soucis pour les élèves, les correcteurs ajusteront leurs notes en fonction de ce qu’ils liront !

1° Que devons-nous à l’Etat ?

(voir ici la problématisation et le corrigé du sujet)

2° Interprète-t-on à défaut de connaître ?

(voir ici la problématisation su sujet)

3° Expliquer le texte suivant :

Prenons maintenant un exemple où apparaissent une volonté droite, c’est-à-dire juste, la liberté du choix et le choix lui-même ; et aussi la façon dont la volonté droite, tentée d’abandonner la rectitude, la conserve par un libre choix. Quelqu’un veut du fond du cœur servir la vérité parce qu’il comprend qu’il est droit d’aimer la vérité. Cette personne a, certes, la volonté droite et la rectitude de la volonté ; mais la volonté est une chose, la rectitude qui la rend droite en est une autre. Arrive une autre personne la menaçant de mort si elle ne ment. Voyons maintenant le choix qui se présente de sacrifier la vie pour la rectitude de la volonté ou la rectitude pour la vie. Ce choix, qu’on peut aussi appeler jugement, est libre, puisque la raison qui perçoit la rectitude enseigne que cette rectitude doit être observée par amour de la rectitude elle-même, que tout ce qui est allégué pour son abandon doit être méprisé et que c’est à la volonté de repousser et de choisir selon les données de l’intelligence rationnelle ; c’est dans ce but principalement, en effet, qu’ont été données à la créature raisonnable la volonté et la raison. C’est pourquoi ce choix de la volonté pour abandonner cette rectitude n’est soumis à aucune nécessité bien qu’il soit combattu par la difficulté née de la pensée de la mort. Quoiqu’il soit nécessaire, en effet, d’abandonner soit la vie, soit la rectitude, aucune nécessité ne détermine cependant ce qui est conservé ou abandonné. La seule volonté détermine ici ce qui est gardé et la force de la nécessité ne fait rien là où le seul choix de la volonté opère.

ANSELME, De la concorde (XIIème siècle)

La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

(voir corrigé ici)